mercredi 16 décembre 2015

La « Fondation Kamel Lazaar », plus royaliste que le roi !



Dans un entretien de La Presse, accordé à l’artiste Tunisien Mahmoud Chelbi, le 19 octobre 2015, ce dernier avait déclaré que dans certaines manifestations culturelles en Tunisie, à l’instar de "Jaou", organisée par la "Fondation Kamel Lazaar", en mai 2015, il y a plus de prétention, que d’utilité pour les artistes. "Cette même fondation a voulu faire son siège au milieu de la Medina", avait-il ajouté.
Ses propos sont rapidement mis en cause par la "Fondation Kamel Lazaar" -toujours sur la défensive- qui, dans son droit de défense publié à  La Presse le 9/11/2015, n’a pas épargné le moindre effort pour le discréditer.


Mahmoud Chelbi, un homme digne de respect

Artiste de grande renommée, Mahmoud Chelbi est connu aussi bien en Tunisie qu’à l’échelle internationale. Son dévouement pour l’art, et ses efforts dans le domaine de la culture, lui ont valu le respect et l’estime de tous.
Passionné d’art contemporain et d’art plastique, Mahmoud Chelbi -biologiste de formation- a manifesté dès son jeune âge, un intérêt particulier à la littérature et la poésie.
 A 27 ans -au début des années 80- il s’est mis à l’édition, en publiant son premier recueil de poésie : "Passage d’un oiseau libre".
Pilier des arts et dénicheur de talents, artiste, plasticien, photographe, poète, Mahmoud Chelbi est aussi membre fondateur du syndicat des métiers des arts plastiques, qui avait pour objectif : "assurer un statut pour les artistes plasticiens", et "changer les textes de lois qui régissent le métier".
Il compte parmi les fondateurs de moments culturels clés, tel Le Printemps des arts, organisé au palais Abdelia à La Marsa.
"Je ne suis pas galeriste, le business ne m’intéresse pas, ce qui me fait vibrer n’est pas l’argent, mais la liberté d’expression et la création", dit-il dans des propos recueillis par Isabelle Enault, en janvier 2012, pour lepetitjournal.
 Depuis plus de cinquante ans, il s’est engagé à soutenir les jeunes talents, et s’est voué à l’art et à la culture. Un Artiste engagé, qui mérite d’être salué !


La "Fondation Kamel Lazaar récidiviste

Plus royaliste que le roi, la "Fondation Kamel Lazaar", fraichement créée (le 19/07/2012, selon le registre de commerce suisse, sous le numéro : CH-660.1.880.12-5), se permet d’attaquer un artiste qui l’a devancée d’un demi-siècle sur la scène culturelle et artistique.
Ce "flafla" et ces "paillettes" dont parle M. Chelbi, servent de trompe-l’œil pour masquer la superficialité de la manifestation, à travers laquelle, le fondateur, jusque là inconnu, cherchait à faire luire son nom. En plus, l’exposition "le monde entier est une mosquée", est loin d’être une première, comme on tente de le faire croire. Des musées sous-forme de conteneurs, ont déjà vu le jour. Dès 1999, Gregory Colbert avait conçu l’idée d’un musée mobile, avec une structure pouvant être démontée et remontée dans les bassins des ports du monde entier. En Corée du sud, deux musées modernes ont étés construits avec des conteneurs, à Séoul et à Gwangju. En France, au Havre, des logements d’étudiants ont été créés dans certains conteneurs qui arrivent dans le grand port français.
Un centre d’art contemporain serait le bienvenu dans n’importe quelle région, mais, M. Lazaar vise toujours des endroits clés, parfois même, des sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, tel que le site de "Borj Boukhris" à Carthage, qu’il a voulu s’approprier (voir notre article à ce sujet "crimes contre le patrimoine" du 9/11/2015). Dans une interview disponible sur le site de la fondation, M. Lazaar parle d’un projet de centre d’art contemporain à Dar Jait à la Médina, information démentie par l’équipe de la fondation. D’ailleurs, dans son article intitulé "crimes contre le patrimoine", du 9/11/2015, "Thawra news" a évoqué les dommages infligés au cachet de la Médina, et les dépassements de "Lira Hospitality"-qui est une société immobilière appartenant à Kamel Lazaar- fortement contestés par les habitants et les associations de sauvegarde de la Médina, qui ont dénoncé pendant les travaux, des dégâts sur l’école hafside, l’obstruction d’une fenêtre de la mosquée Tarraz, ainsi qu’un dépassement en hauteur de 12 mètres, interdit par le cahier de charge de la Médina. Deux sous-sols ont également étés creusés, et ont déstabilisé les fondations des bâtis voisins. Voilà la prétendue  restauration de la demeure historique Dar Jait ! Ce que l’équipe de la "Fondation Kamel Lazaar" appelle "polémique sur les réseaux sociaux à ce sujet", n’est, finalement qu’un cri d’alarme poussé par les patriotes et les protecteurs de notre patrimoine, contre les crimes commis par la société immobilière de Kamel Lazaar, "Lira Hospitality", une société à but lucratif, sans aucun objectif à caractère culturel. D’ailleurs, les travaux ont été arrêtés par la municipalité.


"L’habit ne fait pas le moine"

Avec sa collection de 1000 œuvres, qu’il n’oublie pas d’évoquer à chaque occasion, M. Lazaar veut nous impressionner. Une  collection que nous jugeons, d’ailleurs,  incomplète, puisqu’elle ne comporte aucune œuvre de l’artiste tunisien Mahmoud Chelbi, que la fondation fait semblant d’ignorer, car il s’est exprimé librement sur un évènement qu’elle a organisé. Un évènement que l’ex- ministre du tourisme Amel Karboul, a tenu à promouvoir sur ses comptes Twitter et Instagram, et sa page Facebook, tout en ignorant le mécontentement de Madame Lina Lazaar, fille de Kamel Lazaar. Selon des sources fiables de "Thawra News", Lina Lazaar -qui n’approuvait pas la relation intime qui lie son père à l’ex-ministre- avait quitté les lieux, lorsque celle-ci était arrivée.


Monsieur Lazaar, il n’y a nul besoin de construire un musée sur un site classé patrimoine mondial, ou de saccager une bâtisse historique, pour servir l’art et la culture. Le fait de posséder une RICHE collection d’œuvres d’art, d’organiser des colloques au musée du Bardo et d’inviter des artistes de tous bords, à votre charge, ne suffit pas.  
L’art est une forme d’expression. Laissez les ARTISTES s’exprimer !

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